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Subject: [Silicium] & OS (-téoporose)
From: jpg@pasteur.fr (Jean-Philippe GÉRARD)
Date: Sun, 03 Aug 1997 23:14:02 GMT

L'os n'est pas, et de loin, le tissu le plus riche en silicium.

Pourtant, E. Carlisle et K. Schwartz, quand ils ont montré indépendamment l'essentialité du silicium chez le poulet et le rat, ont constaté que ces animaux avaient un retard osseux de croissance, circonférence réduite, cortex aminci au niveau des os longs, du crane raccourci et aplati.
On ne retrouve pas d'os histologiquement mature chez ces animaux
(os primitif uniquement : nodulaire). Par ailleurs les articulations contiennent moins de cartilage, avec un contenu en hexosamines réduit.

La ration enrichie en silicium donne des os dits de silex chez le
lapin, os extrêmement durs et très difficiles à casser. Même chose
pour les dents : évaluation à la roulette (test assez primitif je
l'admets bien volontiers).

Si l'on ajoute des zéolites (silicates de structure très particulière)
à la ration alimentaire de chevaux de course, ceux-ci ont une
ossification accélérée (mesure densité osseuse R.X.). Incidemment, ces
chevaux se blessent moins à l'entrainement et... courent plus vite
(nous y reviendrons)

L'analyse par sonde électronique de coupes d'os a montré une
hétérogénéité de répartition du silicium extrêmement singulière. Le
silicium est surtout présent dans une zone encore peu ossifiée : la
bordure ostéoïde, précisément là où se trouvent les ostéoblastes qui
synthétisent l'os.

D'un point de vue expérimental plus "chimique", la présence de
silicium dans une solution de Ca et P favorise la formation
d'hydroxyapatite (rôle catalytique ?).

La femme capte apparemment mieux le silicium que l'homme jusqu'à la
ménopause, ensuite cette captation s'effondre.
Il n'est peut-être pas inopportun de rappeler que le risque
ostéoporotique est surtout féminin et "ménopausique",
Ni que les risque cardio-vasculaire féminin est également
post-ménopausique avec rattrapage progressif des chiffres masculins.
Ce dernier point est à mettre en rapport avec la protection artérielle
du silicium. (cf. {Silicium] & Artères)


Le silicium est aussi un "contre-poison"
("le" contrepoison ?) de l'aluminium (diminution absorption
intestinale, augmentation excrétion urinaire),
aluminium, dont la concentration cellulaire augmente avec l'âge, et
qui a la facheuse particularité de se concentrer (entre autres) au
niveau de la bordure ostéoïde qu'il "stérilise" (-> ostéomalacie)
(pour l'aluminium cf. "[Silicium] & Alhzeimer" à venir)

L'arthrose, que certains mettent en rapport avec l'ostéoporose des
épiphyses (extrémités des os), traduit l'involution du tissu
cartilagineux. Ce tissu est un des plus riches en GAG
(glycosaminoglycanes) (or GAG = Si cf.[Silicium et Artères])
Sur des chondrocytes en culture, le silicium augmente la synthèse du
collagène et des GAG (chondroïtine sulfate).


Hypothèse personnelle :

Ceux qui ont la curiosité de regarder les newsgroups médicaux et/ou
nutrition de langue anglaise ont pu voir l'hystérie assez
impressionnante des arthr..iques de tout poil à propos de la
glucosamine (+-chondroïtine sulfate). Or la glucosamine est
précisément une des briques élémentaires des GAG
(chondroïtine sulfate = un des GAG).
Par analogie chimique, la structure de la glucosamine m'incite à
penser qu'elle peut former des chélates avec le silicium et favoriser
ainsi son absorption intestinale
(à moins, ce qui revient au même, que le silicium ne soit tout
simplement un élément structurel de ces hexosamines)


Observation personnelle :

Depuis presque un an je prends personnellement "d'assez" fortes doses
de silicium , sous toutes les formes "galéniques" possibles (y compris
alimentaires). Sans parler des autres effets (aucun préjudiciable),
j'ai eu la curiosité de me faire mesurer ma densité osseuse par
ultra-sons lors du dernier MEDEC (mesure au niveau du calcaneum) :
je sors complètement de la "normalité", à tel point que les
concepteurs-vendeurs de l'appareil ont cru qu'il était détraqué.
(ce qui est désastreux comme démarche commerciale...)
Malheureusement, je n'ai pas eu d'examen "ante".

Par ailleurs, ancien sportif de haut niveau,
[trois interventions au genou : plastie, arthroscopie, replastie]
je souffrais d'un début d'arthrose au genou et à la hanche :
toutes mes douleurs et claudication débutantes ont disparu.
(je n'avise personne de tirer des conclusions sur ces données-là :
statistique sur un cas (même pas correct) :
les épidémiologistes hurlent déjà.)


Je rappelle que nos alimentations modernes sont particulièrement
carencées en silicium, comparées au régimes en vigueur il y quelques
dizaines d'années.
(cf. "[Silicium] & Alimentation" à venir)

Question :
le silicium peut-il être 'le' chaînon manquant dans notre
compréhension du phénomène ostéoporotique (et/ou arthrosique) ?


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Ceci n'est qu'un digest. Tout n'y est pas, loin de là. 
J'ai personnellement vérifié les références originales (assez
anciennes et pas toujours faciles à retrouver) de toutes les
affirmations "commises" dans ce texte.
Ce qui est assez remarquable, c'est qu'il n'y pas de controverse sur
ce sujet. Il est simplement ignoré par la communauté médicale et
scientifique...
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